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Les patients qui parlent mal l'anglais sont mal desservis au Canada

Les patients qui parlent mal l

Tous les hôpitaux du Canada ne disposent pas de services d'interprétation.

Selon le Dr Sheila Rawal, chercheuse à l'université de Toronto, le manque d'accès aux services d'interprétation peut entraîner des soins de santé dangereux en raison de symptômes manqués, de diagnostics erronés et d'erreurs médicales. La fourniture de services linguistiques devrait être une priorité, dit-elle.

Selon le Dr Raval, les patients souffrant d'une maladie chronique et parlant mal l'anglais sont plus susceptibles de retourner aux urgences ou d'être réadmis à l'hôpital dans les 30 à 90 jours parce qu'ils n'ont pas compris le document de sortie de l'hôpital et les instructions relatives aux médicaments — par rapport à ceux qui parlent la langue et qui sont sortis de l'hôpital avec des problèmes de santé similaires.

L'étude est basée sur les données de 9 881 patients sortis de deux hôpitaux avec des pathologies aiguës, pneumonie et fracture de la hanche, et insuffisance cardiaque chronique et maladie pulmonaire obstructive chronique, entre janvier 2008 et mars 2016.

Sur les 9 881 patients, 2 336 maîtrisaient mal l'anglais, parmi lesquels 36 % parlaient le portugais, 23 % l'italien et 14 % le cantonais ou le chinois mandarin.

Selon le Dr Raval, les patients des deux hôpitaux où l'étude a été menée ont accès 24 heures sur 24 à des services d'interprétation par téléphone dans différentes langues. L'interprétation en face à face est également disponible pendant les heures de bureau, mais doit être réservée à l'avance.

"À mon avis, la qualité des soins médicaux ou le niveau d'accès aux services d'interprétation ne devraient pas dépendre de l'hôpital dans lequel vous vous retrouvez pour votre maladie", déclare M. Rawal. — Aujourd'hui, selon l'hôpital où vous vous rendez dans notre ville, dans notre province ou dans tout le pays, vous n'avez pas le même accès à des services d'interprétation professionnels. Et je crois que dans un pays multilingue, les institutions doivent répondre aux besoins linguistiques des patients et de leurs familles.

Parfois, les paroles du médecin sont traduites par les membres de la famille du patient. Toutefois, comme l'ont montré de précédentes études, ils sont moins précis dans la traduction des termes médicaux et peuvent passer à côté de certaines informations si le pronostic du médecin n'est pas bon.

Selon Kiran Mally, directrice des services linguistiques de l'autorité provinciale des services de santé de la Colombie-Britannique, les patients des hôpitaux et des établissements de soins de longue durée financés par l'État à Vancouver et dans les environs ont accès à des traductions dans 180 langues, les principales étant le cantonais, le mandarin et le punjabi. Des services d'interprétation sont disponibles en personne et par téléphone sans rendez-vous.

Les autorités mettent aussi progressivement en place différents programmes. L'année dernière, l'autorité sanitaire a lancé un projet pilote visant à fournir des services téléphoniques dans les cabinets des médecins de famille. Un autre projet pilote d'interprétation vidéo à distance pour les patients en langue des signes a déjà été lancé et commencera bientôt à fonctionner dans des régions isolées de la Colombie-Britannique.

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