Fatigué de la pandémie
Les Canadiens sont frustrés par la persistance de la pandémie, ont des problèmes de santé mentale et ne veulent plus se faire vacciner.
COVID-19 a radicalement changé la vie quotidienne des Canadiens. Beaucoup ont révélé leur vision de la vie et gagné le respect de leur pays. Cependant, tout n'est pas rose : l'institut Angus Reid a mené une enquête au cours du premier semestre 2022 qui a révélé que la population canadienne était frustrée et lasse de la pandémie persistante. Un Canadien sur trois a déclaré souffrir de problèmes de santé mentale.
35 % des personnes interrogées ont déclaré voir des manifestations constantes de dépression et d'anxiété dans leur cercle social, et la grande majorité d'entre elles estiment que les restrictions liées à la pandémie ont considérablement aggravé la situation et rendu le rétablissement plus difficile. Les mêmes tendances sont également constatées chez ceux qui ont des dépendances et de l'alcoolisme chez leurs proches.
L'émergence de la souche Omicron a porté un coup sérieux à la santé mentale des Canadiens, peut-être plus que l'apparition de la maladie en 2020. Non seulement sa propagation a coïncidé avec la période des fêtes de fin d'année, amenant de nombreuses personnes à repenser leurs projets, mais elle a également prolongé la durée de la pandémie, amenant de nombreuses personnes à se demander quand la fin arrivera. La moitié des Canadiens ne croient pas que 2022 sera la dernière année de l'épopée des covidés.
Pendant ce temps, les médecins tirent la sonnette d'alarme : à mesure que la pandémie s'éternise, la consommation de substances psychoactives augmente. De nouvelles données de Statistique Canada montrent que pendant la pandémie de COVID-19, les décès par surdose et les décès liés à l'alcool chez les Canadiens de moins de 65 ans ont augmenté de manière significative en raison du confinement et de l'isolement prolongés.
Une nouvelle enquête menée par Recherche sur la santé mentale Canada (RSMC) en juillet montre que les choses s'améliorent. Le niveau d'anxiété des personnes interrogées a globalement baissé de 21 % et la dépression a légèrement diminué.
La MHRC est optimiste : " C'est un signe positif d'amélioration de la santé mentale des Canadiens, mais nous avons encore du chemin à parcourir pour atteindre (et, espérons-le, dépasser) les niveaux pré-pandémiques."
Cependant, les personnes qui déclaraient auparavant connaître des niveaux élevés d'anxiété et d'épisodes dépressifs ont commencé à ressentir des symptômes plus fréquemment. Les statistiques attribuent ce phénomène à la réticence ou à l'incapacité à demander une aide professionnelle : seul un Canadien sur dix a demandé un soutien psychologique l'année dernière.
La situation avec l'alcool reste difficile : 5 % des Canadiens présentent des signes de dépendance à l'alcool, et un sur dix déclare ne pas pouvoir arrêter de boire s'il a commencé au moins une fois par mois.
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Un récent rapport de LifeWorks a tiré la sonnette d'alarme : il indique que 56 % des parents remarquent une détérioration de la santé mentale et du développement de leurs enfants. Elle rapporte que 27 % des parents voient leurs enfants s'inquiéter pour l'avenir, 24 % ont remarqué un déclin du développement social et 23 % affirment que les performances scolaires se détériorent.
En outre, les niveaux d'anxiété des enfants âgés de 15 ans et plus se sont révélés supérieurs à la moyenne nationale pour tous les groupes d'âge, et les enfants âgés de 10 à 14 ans ont subi les pires effets de la pandémie sur leur santé mentale.
Stephen Liptrap, président et directeur général de LifeWorks, estime qu'il faut accorder une attention particulière au problème de l'enfance, qui touche inévitablement une grande partie de la population adulte :
"La santé mentale des enfants a été gravement affectée par des circonstances imprévues et l'isolement dans le sillage de la pandémie. Il n'est pas surprenant que l'impact sur les parents et les familles soit grave."
Tout cela ne pouvait qu'affecter l'engagement des résidents face à la nouvelle de l'augmentation de l'incidence de la maladie. L'Institut Angus Reid rapporte que le soutien du public aux mesures liées au COVID-19 s'affaiblit au Québec et dans d'autres régions du Canada. Le Dr Christopher Labos, cardiologue basé à Montréal et diplômé en épidémiologie, affirme que
"Je pense que les gens sont fatigués, les gens sont frustrés."
Le Dr Labos a expliqué qu'il est difficile pour les populations de s'adapter à des mesures sanitaires à long terme, telles que le port périodique de masques dans les lieux bondés, car il faut généralement du temps pour s'habituer à de nouvelles règles et précautions sociales.
Il a comparé les restrictions en cas de pandémie à l'interdiction de fumer à l'intérieur, au port de la ceinture de sécurité en voiture et au port du casque à vélo — des mesures dont la mise en œuvre "demande des années d'efforts soutenus".
En ce qui concerne la vaccination, l'intérêt du public n'a cessé de diminuer. Au Québec, par exemple, en date du 17 août, seulement 56 % des résidents âgés de 5 ans et plus avaient reçu la troisième dose du vaccin, un chiffre qui n'a pratiquement pas changé depuis plusieurs mois. Le gouvernement affirme que le faible taux de recours à la revaccination est dû au fait que des millions de Québécois ont déjà eu la nouvelle souche et se considèrent suffisamment protégés. Toutefois, les experts estiment que le problème est davantage dû à une lassitude générale à l'égard du problème et à une promotion insuffisante du rappel auprès de la population.
Jason Harley, professeur adjoint de chirurgie à l'Université McGill, estime que les Canadiens ont changé d'attitude face au danger et ont cessé d'écouter les conseils de santé publique :
"Cela a beaucoup à voir avec l'épuisement dû à la pandémie. Cela fait plus de deux ans que des gens vivent avec des niveaux d'anxiété incroyables, qu'ils y font face jour après jour, parfois heure après heure, il est donc normal et réflexe que les gens cherchent des moyens de se sentir mieux."
La vaccination annoncée des enfants de moins de 5 ans n'a pas non plus reçu un accueil univoque, contrairement aux prédictions. L'Université de l'Alberta a mené une étude et constaté que plus les enfants étaient jeunes, moins les parents canadiens étaient enclins à vouloir les vacciner contre le COVID-19. Shannon MacDonald, professeur associé en soins infirmiers à l'université de l'Alaska, confirme cette constatation : les Canadiens sont plus disposés à se faire vacciner qu'à faire vacciner leurs enfants. Les parents qui n'ont pas l'intention de faire vacciner leur enfant ou qui sont indécis font part de leurs inquiétudes quant à la sécurité du vaccin, à la rapidité de son développement et au fait que le médicament est nouveau.
Les autorités canadiennes continuent d'insister sur la revaccination de la population, assurant qu'elles n'ont pas l'intention de revenir à des restrictions strictes. L'épidémie de variole du singe soulève également des questions : les vaccinations ont jusqu'à présent été volontaires et parmi les populations spécifiées, mais personne ne peut donner de prédictions précises quant à la poursuite de la propagation de la maladie. Une chose est sûre : les experts canadiens en santé mentale recommandent de s'écouter, de prendre soin de son psychisme et de ne pas hésiter à demander une aide professionnelle.