Le "tourisme générique" au Canada représente 5 fois les statistiques officielles
Certains politiciens canadiens préconisent de refuser la citoyenneté aux enfants dont les parents ne sont pas canadiens ou résidents permanents.
L'hôpital le plus populaire au Canada pour les femmes internationales en travail se trouve à Richmond, en Colombie-Britannique. Elle connaît depuis quelques années un véritable boom du tourisme de maternité. Une analyse des données financières des hôpitaux montre que le tourisme infantile est en plein essor dans les grandes villes canadiennes, et ces chiffres divergent des chiffres officiels.
Le terme "tourisme de naissance" ou "citoyenneté de naissance" désigne les femmes non résidentes qui accouchent dans le pays afin d'obtenir la citoyenneté pour leurs enfants. Les discussions sur cette question ont commencé au Canada fin 2018, lorsqu'un député de Richmond a soumis une pétition et que des membres du parti conservateur l'ont soutenue et ont proposé de refuser la citoyenneté à tout enfant dont les parents ne sont pas canadiens ou résidents permanents. Aux États-Unis, le président Donald Trump a également promis de "fermer la boutique" de la citoyenneté de naissance.
Statistique Canada a déclaré 313 naissances de non-résidents en 2016. Cependant, les données de l'hôpital de Richmond dépassaient non seulement les chiffres totaux de Statistique Canada pour la Colombie-Britannique, mais aussi ceux de l'ensemble du Canada, ce qui soulève de sérieux doutes quant à leur fiabilité.
Les données financières des hôpitaux montrent qu'il y a au moins 5 fois plus de femmes qui viennent au Canada pour accoucher et pour obtenir la citoyenneté. Les hôpitaux codent les services couvrant le tourisme pour bébé comme "auto-payés par un résident d'un autre pays". Les demandeurs d'asile et les résidents nouvellement arrivés sont codés séparément. Toutefois, les données relatives aux non-résidents comprennent également les naissances avec un statut de résident temporaire (étudiants étrangers ou personnes en voyage d'affaires). Cela signifie que les totaux basés sur les états financiers sont légèrement plus élevés que pour le seul tourisme de naissance.
Néanmoins, il ne fait aucun doute que le tourisme de naissance est en augmentation. En 2016, 3 323 naissances de ce type ont eu lieu. La figure 2 montre une augmentation constante du nombre d'enfants nés de femmes vivant dans d'autres pays : le nombre total de naissances et le pourcentage du total des naissances au Canada (à l'exclusion du Québec, qui n'a pas fourni de données sur les hôpitaux).
La figure 3 présente les chiffres par province. Jusqu'à présent, le tourisme de naissance au Canada représente un peu plus de 1 % de toutes les naissances au Canada.
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Selon l'Institut canadien d'information sur la santé, les 25 hôpitaux ayant le plus grand nombre de naissances de non-résidents représentent environ 75 % de toutes les naissances de non-résidents hors Québec (21 en Ontario, 2 en Colombie-Britannique et 1 en Alberta et en Nouvelle-Écosse). Les 25 % restants sont représentés par 6 hôpitaux de Montréal.
Les dix premiers hôpitaux où les non-résidents accouchent représentent environ 50 % de toutes les naissances de non-résidents. Parmi les cliniques les plus populairesThe Richmond Hospital en Colombie-Britannique,Hôpital de Scarborough et Rouge — site de Birchmount иSanté Mackenzie — Hôpital Richmond Hill en Ontario,Hôpital de St. Mary au Québec,Hôpital St. Paul et Hôpital Mount St. Joseph en Colombie-Britannique.
Sur la base de données plus précises, le tourisme de naissance est plus répandu qu'on ne le pensait auparavant. Le niveau global est encore faible par rapport au nombre total de naissances au Canada anglais (292 521 en 2017) ou au nombre de nouveaux citoyens (106 228 en 2017), mais ces chiffres ne sont plus insignifiants et continuent d'augmenter.
Au départ, le gouvernement conservateur était prêt à prendre des mesures pour réprimer le tourisme impliquant des bébés, mais il a révisé ses plans lorsqu'il est apparu que l'ampleur du problème était encore faible. Le gouvernement fédéral envisage maintenant trois options :
Refus d'un visa de visiteur
Actuellement, une demande de visa de visiteur ne peut pas être refusée au motif que la femme veut accoucher au Canada. Rien dans la Loi sur l'immigration et la protection des réfugiés n'interdit à une femme de recevoir un visa de résidence temporaire uniquement en raison de son intention de donner naissance au Canada.
Limitation de la citoyenneté par droit de naissance
L'Australie a adopté une approche limitée de la citoyenneté par droit de naissance dans sa loi sur la citoyenneté de 2007. Il est prévu que la loi sur la citoyenneté canadienne précise qu'une personne née au Canada est un citoyen canadien uniquement si le parent est un citoyen canadien ou un résident permanent et si l'enfant a vécu au Canada pendant 10 ans après sa naissance.
Mesures financières
Il est prévu d'interdire les "hôtels maternels", d'augmenter considérablement le coût de l'accouchement dans les hôpitaux et de ne délivrer le certificat de naissance que si la femme peut prouver qu'elle a payé les services hospitaliers.
De nombreux Canadiens estiment que le tourisme de naissance détourne l'attention de l'importance de la citoyenneté. En outre, on craint que les accoucheuses non résidentes n'évincent les autochtones dans les hôpitaux : les non-résidentes représentent plus de 20 % des femmes qui accouchent à l'hôpital de Richmond. Le gouvernement prendra bientôt une décision définitive sur cette question, sur la base des propositions avancées pour réglementer le tourisme des bébés.