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La grève de la Voie maritime du Saint-Laurent a ralenti l'ensemble de l'économie canadienne

La grève de la Voie maritime du Saint-Laurent a ralenti l

Les travailleurs sont soumis à des pressions, mais ils n'abandonnent pas.

La grève des 360 travailleurs de la Corporation de la Voie Maritime du Saint-Laurent se poursuit à partir du dimanche 22 octobre. La Voie maritime du Saint-Laurent, une voie de navigation qui relie l'océan Atlantique aux Grands Lacs par un système de 15 écluses entre le lac Érié et Montréal, reste fermée.

Pourquoi cette route maritime est-elle importante ?

Le réseau complet des Grands Lacs et de la Voie maritime du Saint-Laurent dessert plus de 100 ports et quais commerciaux. Il permet de rationaliser l'exportation des marchandises des provinces des Prairies (Manitoba, Saskatchewan, et Alberta) et du Midwest des États-Unis. Les principales marchandises transportées sont les céréales, le minerai de fer, les produits pétroliers, la pierre et le charbon.

La Chambre de commerce du Canada et la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante ont demandé au gouvernement fédéral d'intervenir dans la grève afin d'éviter des perturbations dans la chaîne d'approvisionnement. La Chambre de commerce rappelle que le fonctionnement de la voie maritime fournit des emplois à 66 000 Canadiens.

Les représentants des entreprises soulignent à leur tour que les Canadiens sont déjà confrontés à des pressions inflationnistes causées en partie par les problèmes de la chaîne d'approvisionnement. Jusqu'à présent, la grève a entraîné l'arrêt d'une centaine de navires.

Pourquoi les travailleurs sont-ils en grève ?

Unifor, le syndicat qui représente les manifestants, affirme qu'ils se battent pour des salaires plus élevés. Ils affirment que les salaires actuels ne suivent pas l'augmentation du coût de la vie au Canada.

Daniel Cloutier, directeur d'Unifor Québec, a déclaré que l'employeur ne tenait pas compte des compétences spécifiques de la main-d'œuvre et des risques pour la santé et la sécurité des travailleurs.

L'avis de grève a été donné 72 heures à l'avance, le 18 octobre. Pendant cette période, le syndicat espérait toujours parvenir à des accords, mais la St. Lawrence Seaway Management Corp. n'a pris aucune mesure jusqu'à 23 h 59 le 21 octobre, de sorte que les travailleurs se sont mis en grève.

Quelle est la réponse de la Corporation de gestion de la Voie maritime du Saint-Laurent ?

L'entreprise se dit prête à répondre aux demandes et rejette la responsabilité de la grève sur le syndicat. Selon la direction de la CGVMSL, Unifor s'inspire simplement du succès récent des négociations avec les géants de l'industrie automobile et tente d'appliquer cette expérience à la situation de la route maritime.

Selon la CGVMSL, la principale différence entre les deux secteurs est l'augmentation régulière des salaires moyens. Au cours des 20 dernières années, la croissance des salaires des travailleurs du transport maritime a été supérieure à l'inflation et avoisine les 10 %. La CGVMSL affirme également qu'elle s'efforce de parvenir à un accord qui concilie les revendications salariales et les réalités du marché.

Quelle est la position de l'État ?

Les fonctionnaires fédéraux suivent de près la situation. Contrairement aux représentants de la Chambre de commerce, le ministre du Travail, Seamus O'Regan, refuse catégoriquement d'intervenir dans les négociations, reconnaissant le droit des travailleurs et des employeurs à résoudre leur conflit de manière indépendante :

"Nous continuons à parler à nos homologues américains. Ils sont manifestement très inquiets et les enjeux sont considérables", a-t-il déclaré.

Cependant, tous les responsables ne sont pas d'accord avec le ministre. Les premiers ministres de l'Ontario et du Québec, Doug Ford et François Legault, ont publié une déclaration commune dans laquelle ils ont laissé entendre de manière opaque de quel côté se situaient les gouvernements provinciaux :

"L'arrêt de travail qui a entraîné la fermeture de la Voie maritime du Saint-Laurent risque de nuire considérablement à nos économies. Près de 17 milliards de dollars canadiens de marchandises ont été transportés par ce corridor commercial vital rien que l'année dernière. Les entreprises et les citoyens de tout le pays ne tarderont pas à en ressentir les effets si l'interruption de travail se poursuit.

Les dirigeants provinciaux ont également rappelé la grève du port de la Colombie-Britannique au début de l'année et ont déclaré qu'une telle situation ne devait pas se reproduire.

Avec l'aide de représentants du gouvernement, une nouvelle négociation entre le syndicat et l'employeur aura lieu ce vendredi 27 octobre à Toronto.

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