L'Université McGill a gelé son programme d'aide à l'apprentissage du français
L'effet inattendu des mesures prises par le gouvernement du Québec.
La semaine dernière, les autorités provinciales du Québec annonçaient que les frais de scolarité pour les étudiants augmenteront à partir de l'année prochaine. Par exemple, ils seront doublés et passeront à 17 000 dollars canadiens (contre 8 à 9 000 dollars) pour les étudiants de premier cycle originaires d'autres provinces. On ne sait pas encore combien les étudiants étrangers devront payer, mais le gouvernement du Québec va déjà prélever la première tranche de 20 000 dollars canadiens pour le développement des universités francophones. Le ministère de l'éducation de la province a l'intention de soutenir ainsi les programmes éducatifs francophones.
Cependant, le premier effet obtenu par les autorités a été inattendu. L'une des trois universités visées par ce décret a décidé de geler le programme de développement et de soutien de la langue française.
L'Université McGill, classée parmi les 10 meilleures au Canada, a prévu d'allouer 50 millions de dollars canadiens au cours des 5 prochaines années pour promouvoir le français auprès des étudiants.
"L'objectif principal du programme était d'aider les étudiants, les professeurs et le personnel à s'intégrer plus complètement dans la société québécoise, en élargissant l'impact déjà important de notre talent et de notre expertise à travers le Québec", a déclaré le service de presse de l'université dans un communiqué.
Ces fonds resteront désormais dans le budget et constitueront une sorte d'assurance contre l'exode probable des étudiants. Les trois institutions anglophones de la région, McGill, Concordia et Bishop's, prévoient une diminution du nombre d'étudiants étrangers et d'étudiants d'autres provinces. Les représentants de ces trois établissements se sont fermement opposés à l'augmentation des frais de scolarité.
L'augmentation des prix ne touchera pas uniformément les universités et les étudiants. Ainsi, par exemple, les étudiants de France et de Belgique ne la craindront pas, pour des raisons évidentes. Les autorités québécoises promettent également que la mesure ne s'appliquera pas aux étudiants en médecine ou aux étudiants diplômés.