Le Québec s'apprête à augmenter les frais de scolarité pour les étudiants étrangers
Mais ce n'est pas pour tout le monde – et le problème, c'est bien sûr la langue française.
Le député de l'Assemblée nationale du Québec et ministre du français, Jean-François Roberge, a indiqué que le gouvernement provincial entendait sérieusement protéger sa langue officielle. Pour ce faire, les autorités vont augmenter les frais de scolarité dans les universités anglophones. L'augmentation des frais de scolarité affectera les étudiants étrangers et ceux qui étudient dans d'autres provinces.
Le ministre de l'Éducation, Pascale Déry, devrait l'annoncer officiellement la semaine prochaine, vraisemblablement vendredi. Il a jusqu'à présent refusé de commenter, mais M. Roberge s'est exprimé avec force :
"Nous en avons assez de gérer le déclin, de protéger la langue, de freiner l'érosion de la langue, autant de termes défensifs. Il est temps de regagner du terrain.
Si la mesure est adoptée, elle touchera trois universités québécoises : McGill, Bishop's et Concordia. M. Roberge estime que 32 000 étudiants y étudient actuellement en anglais, ce qui n'est pas du goût des défenseurs de la langue française.
Les universités ne se réjouissent pas de cette perspective, car l'augmentation des frais d'inscription pourrait affecter le nombre d'étudiants, et donc les budgets des universités.
"Nous ne nous considérons pas comme une menace pour la langue française au Québec", a répondu avec assurance Sébastien Lebel-Grenier, recteur de l'université Bishop's, à une question des journalistes.
Il a également noté qu'actuellement 15 % des étudiants sont des étrangers (payant au moins 25 000 dollars canadiens par an) et 30 % viennent d'autres provinces (payant entre 8 000 et 9 000 dollars canadiens). Mme Lebel-Grenier craint que, si les prix augmentent, ces deux catégories d'étudiants soient tout simplement transférées dans des universités d'autres provinces. Cependant, beaucoup de ceux qui étudient en anglais s'intéressent au français et l'étudient en plus. Si c'est le cas, les autorités québécoises se rendent peut-être un mauvais service.