Une pandémie oblige les immigrants à quitter le Canada
Le pays peut-il donc atteindre ses objectifs en matière d'immigration en 2021 ?
Selon une analyse de l'enquête sur la population active de Statistique Canada, le nombre de résidents permanents qui sont au Canada depuis moins de cinq ans diminuera de 4 %, passant de 1 060 000 à 1 019 000 d'ici la fin de 2020.
Bien qu'au cours des dix dernières années, leur nombre ait augmenté en moyenne de 3 % par an.
Les données montrent que le nombre de résidents permanents qui sont au Canada depuis 5 à 10 ans a également diminué, passant de 1 170 000 en 2019 à 1 146 000 en 2020.
"En fait, il n'est pas rare que des immigrants rentrent chez eux en période de récession", déclare Robert Falconer, chercheur à l'école de politique publique de l'université de Calgary. — Par exemple, s'ils ont perdu leur emploi, ils peuvent retourner dans leur famille, ne pas payer de loyer et peut-être trouver un emploi temporaire à temps partiel".
Le chercheur a également noté que le nombre de nouveaux immigrants a diminué d'environ 3 % entre 2008 et 2009 pendant la crise financière et la récession qui a suivi. Il a ajouté que nombre de ceux qui sont partis l'année dernière pourraient ne pas revenir à moins que l'économie ne se rétablisse rapidement : "Plus ils restent longtemps dans leur pays, moins ils ont de chances de revenir au Canada.
Une étude de Statistique Canada publiée en août a révélé que dans les premiers mois de la pandémie, les immigrants nouvellement arrivés étaient plus susceptibles de perdre leur emploi que les travailleurs d'origine canadienne. Cela s'explique principalement par le fait que la plupart d'entre eux étaient employés dans le secteur des services, qui a été le plus durement touché.
Julien Berard-Chagnon, un analyste de Statistique Canada, a déclaré que l'agence ne tient pas de registre mensuel des immigrants quittant le pays, mais son équipe d'analystes travaille actuellement sur un document visant à examiner la question en détail pendant la pandémie COVID-19 : "Les données jusqu'à présent indiquent que les immigrants, en particulier les immigrants récents, sont plus susceptibles de quitter le Canada que la population d'origine canadienne".
Alors que la pandémie a également entraîné une baisse de l'immigration au Canada d'environ 40 % en 2020 par rapport à 2019, le gouvernement libéral a annoncé en octobre que le Canada vise à accepter plus de 1,2 million de nouveaux résidents permanents au cours des trois prochaines années, dont 401 000 cette année.
Malgré les restrictions de voyage et une situation économique aiguë dans le pays, le gouvernement canadien est très confiant qu'il atteindra ses objectifs en matière d'immigration dans les trois prochaines années.
"Nous avons accueilli plus de nouveaux résidents permanents en janvier 2021 qu'en janvier 2020, quand il n'y avait pas de pandémie", indique la déclaration. — Nous sommes déjà en avance sur le calendrier, en accueillant 37% de nouveaux arrivants de plus que prévu".
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Toutefois, M. Falconer a souligné que le gouvernement se concentre sur la conversion du statut des résidents temporaires déjà présents au Canada en résidents permanents.
"C'est la meilleure chose que vous puissiez faire pour les gens qui vivent ici", a-t-il déclaré. — Mais en termes de croissance de la population, c'est un coup d'éclat, ce qui signifie que nous n'augmentons pas vraiment notre population. Ces politiques sont nécessaires, mais pas suffisantes pour aider le gouvernement à atteindre son objectif d'immigration élevé cette année".
Il a ajouté que tous les résidents temporaires ne souhaitent pas devenir résidents permanents ou citoyens canadiens. Certains viennent ici pour travailler et étudier, en prévoyant de rentrer chez eux à l'avenir.