Changements importants en matière d'immigration au Canada
Pour les professions libérales, toutes les portes sont désormais ouvertes, et qui devra travailler dur pour obtenir la résidence permanente ?
En novembre, le Canada a non seulement présenté un nouveau plan d'immigration, mais il a également modifié certains programmes.
Les dernières semaines ont été très chargées pour tous ceux qui s'intéressent à cette question. J'ai déjà parlé du nouveau plan d'immigration, qui prévoit à nouveau des objectifs d'immigration record. Mais après le ministre fédéral de l'immigration, ce sont les fonctionnaires des régions du Canada, ce que l'on appelle les ministères provinciaux, qui ont pris le relais. J'ai de bonnes nouvelles sur trois programmes à la fois — mais commençons par le commencement.
Nouvelles professions pour l'immigration
Commençons par la Saskatchewan. La province a décidé d'étendre son programme d'immigration, notamment le volet destiné aux professionnels ayant une expérience de travail dans la province. Auparavant, pour présenter une demande dans le cadre de ce programme, il fallait être un professionnel hautement qualifié, c'est-à-dire avoir un emploi exigeant un diplôme universitaire ou collégial ou un stage. Il existait 34 professions de ce type au total. Aujourd'hui, la Saskatchewan est prête à prendre en considération les candidats peu ou moyennement qualifiés, c'est-à-dire ceux qui n'ont pas besoin d'une éducation spéciale ou d'une formation de courte durée. Cette innovation ouvre la voie au Canada à près de 280 professions.
Pour savoir si votre profession en fait partie, vous devez la rechercher dans la classification nationale des professions et voir à quelle catégorie elle appartient. Il est important de le vérifier, car les travailleurs de la santé, les serveurs et les camionneurs doivent présenter une demande d'immigration distincte en Saskatchewan.
Filière pilote pour le personnel de santé
La Nouvelle-Écosse est la prochaine sur la liste. Cette province invite activement les professionnels de la santé. Pour ce faire, elle a envoyé un lot d'invitations dans le cadre de son nouveau programme pilote pour les travailleurs de la santé. Les candidats qui reçoivent des invitations dans ce cadre peuvent bénéficier d'un parcours simplifié pour obtenir la résidence permanente. Ils doivent disposer d'une invitation à travailler dans la province, d'un test linguistique valide, d'un diplôme d'études secondaires et d'une lettre de recommandation.
Changements pour les camionneurs
Je vais interrompre le flot de bonnes nouvelles par quelques moins bonnes, avant de revenir sur les mises à jour du programme d'immigration. Les mauvaises nouvelles sont arrivées en novembre pour les camionneurs. Ils ne sont plus éligibles au certificat de qualification.
Il s'agit d'un document qui certifie qu'une personne peut travailler au Canada dans une profession spécifique. Cela ne signifie pas que la voie vers le Canada est désormais fermée. C'est simplement que le certificat de qualification donne 50 points supplémentaires dans le système Express Entry, et que les camionneurs ne pourront plus les obtenir. Ce n'est pas très important, mais si vous n'avez pas assez de points pour obtenir une invitation, ces 50 points peuvent être cruciaux. Sinon, les camionneurs sont toujours les bienvenus au Canada. D'ailleurs, si vous avez déjà un profil Express Entry et que vous êtes un camionneur, n'oubliez pas de le mettre à jour.
Se déplacer avec des compétences en français
Comme toujours, des nouvelles contradictoires nous parviennent de la province de Québec. Les autorités québécoises continuent d'insister sur l'importance de leur langue officielle. Des amendements à la législation sur l'immigration de la province sont entrés en vigueur et rendent la maîtrise du français strictement obligatoire pour tous les migrants économiques en général. Mais la province est favorable à ceux qui passent ce filtre. Trois programmes pilotes ont déjà été lancés pour ceux qui souhaitent s'installer au Québec : les demandes sont acceptées pour les travailleurs de l'alimentation, les travailleurs sanitaires et les spécialistes de l'intelligence artificielle, des technologies de l'information et des effets visuels. En général, vous êtes les bienvenus, à condition de parler français.
Simplification pour les réfugiés
Le Canada continue d'accepter non seulement les migrants économiques : travailleurs, étudiants, entrepreneurs. Le plan d'immigration du pays prévoit également un quota pour les réfugiés, et des groupes de parrainage spéciaux les aident traditionnellement. Auparavant, les documents transmis par ces organisations étaient envoyés par courrier, mais aujourd'hui, cela se fait par l'intermédiaire d'un portail spécial. Le processus est devenu beaucoup plus simple et la probabilité d'erreurs est plus faible. D'une manière générale, le ministère de l'immigration s'oriente lentement mais sûrement vers l'optimisation numérique.
Permis de travail d'une durée maximale de 2 ans
Enfin, je m'adresserai à tous ceux qui envisagent de vivre dans l'une des provinces atlantiques du Canada : Nouvelle-Écosse, Nouveau-Brunswick, Terre-Neuve-et-Labrador ou Île-du-Prince-Édouard. Il existe un Programme d'immigration de l'Atlantique spécial pour s'y installer, dont la principale exigence est une invitation d'un employeur de l'une de ces provinces. Cette invitation peut être plus facile à obtenir que dans d'autres régions du Canada, car de nombreux employeurs y disposent d'un système simplifié d'embauche des étrangers.
Ainsi, à partir de novembre 2023, les candidats passant par le programme de l'Atlantique pourront demander des permis de travail prolongés — jusqu'à deux ans. Cela signifie que les nouveaux arrivants auront désormais encore plus de temps pour s'établir dans la province. Par ailleurs, le délai de présentation des documents a été supprimé. Auparavant, vous deviez les envoyer dans les 90 jours suivant la réception de votre permis de travail, mais vous pouvez désormais prendre votre temps et préparer tous les documents à votre rythme.
Alex Pavlenko, fondateur de Immigrant.Today
