Évaluation gratuite des chances

Le chômage augmente au Canada et les emplois se raréfient

Le chômage augmente au Canada et les emplois se raréfient

Comment cela affecte-t-il le taux de croissance de l'économie ? Et quel est le rapport entre le taux directeur de la Banque du Canada et l'inflation ?

La situation du marché du travail au Canada se détériore, le taux de chômage augmentant pour le troisième mois consécutif. Cela pourrait indiquer que le rythme de la croissance économique va ralentir.

Vendredi, Statistique Canada (StatCan) a indiqué que le nombre d'emplois dans le pays a diminué de 6 400. Dans le même temps, le taux de chômage a augmenté pour atteindre 5,5 %, car l'économie canadienne ne parvient pas à créer suffisamment d'emplois pour faire face à la croissance de la population.

Selon StatCan, les pertes d'emploi en juillet ont été observées dans le secteur de la construction, tandis que les gains les plus importants ont été enregistrés dans le secteur de l'assistance sociale et des soins de santé.

Le mois de mai a été un tournant pour le marché du travail. Le taux de chômage du dernier mois du printemps a augmenté pour la première fois en 9 mois. Avant cela, le taux de chômage au Canada était de 5 %, ce qui est légèrement plus élevé que le niveau historiquement bas de 4,9 % atteint l'été dernier.

Alors que la population du Canada continue d'augmenter, la hausse du chômage peut être le signe que l'économie ne crée pas suffisamment d'emplois pour absorber la population active en constante augmentation. Les offres d'emploi sont également en baisse, ce qui est un autre signe de l'affaiblissement du marché du travail.

James Orlando, directeur de TD Economics, fait remarquer qu'une forte croissance démographique contribue grandement à maintenir l'économie à flot. Après tout, les nouveaux résidents canadiens augmentent la demande. Ainsi, au lieu que les taux d'intérêt élevés entraînent des pertes d'emploi directes, nous avons vu le taux de chômage augmenter.

"Lorsque les gens viennent au Canada, même s'ils ne trouvent pas de travail tout de suite, ils sont des consommateurs, n'est-ce pas ? Ils cherchent un logement, ils ont besoin d'acheter de la nourriture, ils ont besoin d'acheter des vêtements. Ils achètent donc des produits au sein de l'économie. Il s'agit là d'un choc de demande. Cela permet de soutenir l'économie à un moment où la plupart des gens auraient pensé qu'elle se contracterait", explique M. Orlando.

L'économie canadienne a dépassé les attentes cette année, ce qui a incité la Banque centrale du Canada à relever ses taux d'intérêt en juin et juillet. En augmentant les coûts d'emprunt pour les consommateurs et les entreprises, la Banque du Canada espère que l'économie ralentira suffisamment pour ramener l'inflation à son objectif de 2 %.

James Orlando suggère que la Banque du Canada n'a pas besoin de relever à nouveau les taux d'intérêt en septembre. En ce qui concerne la situation du chômage, TD Economics prévoit que la croissance économique continuera à ralentir, ce qui fera grimper le taux de chômage à 6,5 % d'ici la fin de 2024.

L'économiste en chef de BMO, Douglas Porter, convient que les chances d'une hausse des taux en septembre s'amenuisent.

"La faiblesse du rapport sur l'emploi de juillet n'est que le dernier signe en date d'une perte de vitesse de l'économie. Avec le récent résultat positif de l'IPC, nous pensons que les arguments en faveur d'un retrait de la Banque du Canada sont désormais très solides", note M. Porter.

Mais comme les pressions sous-jacentes sur les prix et la croissance des salaires restent élevées, M. Porter admet que les taux resteront élevés pendant un certain temps.

L'inflation sous-jacente au Canada est tombée à 2,8 % en juin, ce qui se situe dans la fourchette cible de la Banque du Canada, qui est de 1 % à 3 %. Toutefois, les chiffres de l'inflation de base, qui ne tiennent pas compte de la volatilité, montrent que les prix continuent d'augmenter assez rapidement. Selon les nouvelles prévisions de la Banque centrale du Canada, l'inflation ne reviendra pas à l'objectif de 2 % avant le milieu de l'année 2025. La Banque du Canada suggère également que la croissance rapide des salaires pourrait rendre plus difficile le retour de l'inflation à l'objectif.

Cependant, James Orlando affirme que les augmentations salariales sont un "indicateur retardé". Après tout, les travailleurs reçoivent des augmentations de salaire qui reflètent l'augmentation de l'inflation qui s'est déjà produite. Néanmoins, la diminution des offres d'emploi et la hausse du chômage pourraient indiquer que le taux élevé de croissance des salaires ne se maintiendra pas.

Pour terminer, examinons les statistiques de l'emploi au Canada pour le mois de juillet et comparons-les aux chiffres du mois précédent :

  • Le taux de chômage est de 5,5% (5,4% en juin) ;

  • Le taux d'emploi est de 62% (62,2% en juin) ;

  • Le taux de participation est de 65,6 % (65,7 %) ;

  • Le nombre de personnes employées est de 20 166 400 (20 172 800 en juin) ;

  • Le nombre de chômeurs est de 1 166 800 (1 147 100 en juin) ;

  • Le taux de chômage des jeunes (15-24 ans) est de 10,2 % (11,5 % en juin) ;

  • Le taux de chômage des hommes (25 ans et plus) est de 4,6% (4,4% en juin) ;

  • Le taux de chômage des femmes (25 ans et plus) est de 4,8% (4,4% en juin).

Les taux de chômage par province sont les suivants :

  • Terre-Neuve-et-Labrador — 8,7% (8,8% en juin) ;

  • Île-du-Prince-Édouard — 8,1% (8,2% en juin) ;

  • Nouvelle-Écosse — 7,7% (6,4% en juin) ;

  • Nouveau-Brunswick — 6,2% (6,4) ;

  • Québec — 4,5% (4,4% en juin) ;

  • Ontario — 5,6% (5,7% en juin) ;

  • Manitoba — 4,9% (4,3% en juin) ;

  • Saskatchewan — 5,1% (4,7% en juin) ;

  • Alberta — 6,1% (5,7% en juin) ;

  • Colombie-Britannique — 5,4% (5,6% en juin).

  • #Économie canadienne
  • #chômage canadien
  • #salaires canadiens
  • #Banque du Canada
  • +