Peuples autochtones du Canada

Il y a environ 15 000 à 20 000 ans, le Canada a été peuplé par les ancêtres des peuples autochtones qui ont migré d'Asie en traversant un pont terrestre là où se trouve aujourd'hui le détroit de Béring. Les Européens sont arrivés pour la première fois au Canada vers l'an 1000, lorsque des colons nordiques ont établi une colonie à Terre-Neuve. Cette colonie n'a duré qu'un peu plus d'un an. Au cours du premier millénaire, des bateaux de pêche européens atteignaient occasionnellement les côtes canadiennes, mais la colonisation européenne à grande échelle n'a commencé qu'au 17e siècle.

Les peuples autochtones, comme les Premières Nations et les Inuits, ont été repoussés vers les régions nordiques peu peuplées du Canada. Ces groupes ont fait face à des tentatives d'assimilation : il leur était interdit de célébrer leurs fêtes traditionnelles et de porter leurs vêtements traditionnels, et ceux qui refusaient de se convertir au christianisme se voyaient refuser leurs droits civils. Certains autochtones ont été réduits en esclavage et vendus aux Européens par d'autres tribus autochtones en guerre. Aux 19e et 20e siècles, les enfants autochtones ont été forcés d'aller dans des pensionnats où on tentait de les assimiler à la culture et aux langues européennes, les séparant de leurs traditions et de leur environnement d'origine.

Époque moderne

Aujourd'hui, les peuples autochtones du Canada sont répartis dans tout le pays. Ils ont obtenu le droit à l'autonomie gouvernementale sur leurs territoires communautaires et bénéficient de certains droits et soutiens du gouvernement. Par exemple, certaines communautés autochtones sont exemptées d'impôts et reçoivent des soins de santé et une éducation gratuits. Il est important de noter que les peuples autochtones au Canada sont divisés en deux catégories : ceux qui ont un statut et ceux qui n'en ont pas. Les Indiens inscrits sont enregistrés dans le registre gouvernemental, ce qui leur donne accès à certains droits et programmes.

En 1999, le territoire fédéral du Nunavut a été créé, ce qui signifie "Notre terre" en inuktitut. Ce territoire couvre environ un quart de la superficie du Canada et a été créé pour les Inuits. Il existe également des régions inuites appelées Inuit Nunangat, situées dans les Territoires du Nord-Ouest, au Yukon, au Québec et dans la péninsule du Labrador.

Selon le recensement de 2021, plus de 1,8 million de personnes au Canada s'identifient comme autochtones, soit environ 5% de la population du pays. Parmi eux, un peu plus d'un million s'identifient comme membres des Premières Nations, 624 220 comme Métis et 70 540 comme Inuits.

Il existe plus de 600 communautés autochtones au Canada, et plus de 60 langues continuent d'être utilisées. Les Inuits sont divisés en huit groupes ethniques et parlent cinq dialectes. Les autres langues appartiennent aux peuples des Premières Nations.

Le plus grand groupe des Premières Nations, lié par la langue, est celui des Algonquins. Parmi eux, les plus connus sont :

• les Cris ;
• les Ojibwés ;
• les Outaouais ;
• les Dénés ;
• les Potawatomis ;
• les Mi'kmaq.

Le deuxième plus grand groupe des Premières Nations est celui des Iroquois. Au Canada, seul le dialecte mohawk a effectivement survécu, parlé par environ 3 000 personnes.

Culture

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La culture des peuples autochtones du Canada est extrêmement diverse. Les Inuits pratiquent la sculpture sur os et sur pierre depuis des temps anciens, et cette forme d'art se poursuit aujourd'hui. Des festivals réguliers de chant guttural et des compétitions vocales traditionnelles sont organisés, où les chantalisent dans la maîtrise de sons gutturaux spécifiques ou racontent ensemble des histoires par le chant.

Depuis 1970, les Jeux d'hiver de l'Arctique se tiennent au Canada tous les deux ans, et depuis les années 1990, des athlètes d'Alaska, du Groenland et des régions nordiques de Scandinavie et de Russie s'y sont joints. Les jeux comprennent :

• des courses de traîneaux à chiens ;
• des courses de snowboard ;
• des sauts en traîneau et des sauts traditionnels inuits ;
• des jeux traditionnels dénés comme le serpent des neiges (lancer de javelot sur neige), le tir à la corde, et d'autres ;
• des courses en raquettes ;
• diverses compétitions de ski ;
• du hockey et du patinage artistique.

L'équipe gagnante reçoit une statue itinérante : un ours atteignant le sommet d'une défense de narval, symbole de compétition, avec un morse enroulé autour de la base de la défense.

Les membres des Premières Nations vivant dans les réserves continuent de maintenir les traditions de chasse, de pêche et d'artisanat telles que :

• le tissage de paniers ;
• le travail du cuir ;
• la broderie de perles ;
• la création de capteurs de rêves ;
• la sculpture sur bois.

Les croyances traditionnelles des peuples autochtones ont également été préservées, bien qu'elles se mélangent souvent au christianisme. Il existe des festivals agricoles, des danses cérémonielles et d'anciennes légendes et mythes qui sont transmis de génération en génération.

Les mots "wigwam" et "totem" sont empruntés à la langue ojibwée. Un totem est la base du culte religieux pour certaines tribus autochtones ; c'est le nom d'un animal vénéré par un clan et le nom du clan lui-même.

Aujourd'hui au Canada, il existe des réserves autochtones qui maintiennent des établissements authentiques spécifiquement pour les touristes. Elles organisent des festivals, proposent des visites guidées et offrent aux touristes la possibilité de faire du canoë ou de la motoneige, et de prendre des photos avec la faune locale.

Comment interagir avec les peuples autochtones

Pendant de nombreuses années, il était interdit aux peuples autochtones, en particulier aux Premières Nations, de parler leurs langues et de pratiquer leurs religions traditionnelles. Dans la seconde moitié du 20e siècle, leurs droits ont commencé à être progressivement rétablis, mais les personnes qui ont vécu le système des pensionnats en ressentent encore les effets, et la discrimination persiste.

Par exemple, dans les Territoires du Nord-Ouest, les enfants autochtones représentent environ 90% des enfants pris en charge, bien qu'ils ne représentent qu'environ 57% de tous les enfants de la région. Lorsque les femmes autochtones se rendent dans les grandes villes pour accoucher en raison du manque d'installations médicales dans leurs régions, elles font souvent l'objet d'une surveillance accrue de la part des services de protection de l'enfance, ce qui est perçu comme un biais systémique. Les taux de criminalité et de suicide chez les peuples autochtones sont également plus élevés que la moyenne nationale.

Ces problèmes ont conduit à ce que les personnes qui utilisent des éléments de la culture traditionnelle autochtone à des fins commerciales ou autres soient souvent critiquées pour "appropriation culturelle" au 21e siècle. Par exemple, le célèbre écrivain Archibald Belaney, qui a vécu pendant de nombreuses années dans les forêts de l'Ontario et a popularisé les légendes et la culture autochtones, a fait l'objet d'accusations d'appropriation de la culture autochtone. Ces accusations s'étendent également aux réalisateurs qui font des films sur les peuples autochtones, même si des acteurs autochtones jouent les rôles principaux.

Pour éviter les malentendus lors de l'interaction avec les peuples autochtones, tenez compte des points suivants :

• évitez de discuter de leur histoire et de leur culture en prétendant être un expert ;
• n'exprimez pas d'admiration pour leur apparence ou leur culture "exotique" (sauf si vous êtes dans une réserve touristique) ;
• ne demandez pas qu'on vous enseigne leur langue ou leurs traditions sans accord préalable ;
• n'insistez pas sur leur identité autochtone dans la conversation si ce n'est pas pertinent.