La pénurie de médicaments au Canada est la faute des Américains.

Les Américains se rendent régulièrement au Canada pour y acheter des médicaments à bas prix. Le sénateur du Vermont Bernie Sanders a été aperçu parmi les acheteurs. Le dimanche 28 juillet, il a rejoint un groupe de diabétiques à Windsor, dans l'Ontario, pour acheter de l'insuline, un médicament vital pour réguler la glycémie.

Comme de nombreux pays industrialisés, le Canada réglemente les prix des produits pharmaceutiques. Il dispose d'un Conseil d'examen du prix des médicaments brevetés. Bien qu'elle ne contrôle pas les marges des détaillants, les prix des génériques ou le prix auquel l'assurance couvre les médicaments, elle veille à ce que les médicaments ne soient pas plus chers que dans d'autres pays.

En revanche, aux États-Unis, les prix des produits pharmaceutiques, y compris de l'insuline, ne sont en aucune façon réglementés. Selon la Fédération internationale des plans de santé, les résidents américains paient les médicaments 2 à 6 fois plus cher que les résidents d'autres pays. Une ampoule d'insuline coûte environ 340 $ aux États-Unis, soit environ 10 fois plus qu'au Canada. Selon CBC News, le coût de ce médicament aux États-Unis a augmenté de 97 % au cours des quatre dernières années. Entre-temps, dans les années 1920, le médecin canadien Frederick Bunting, l'un des découvreurs de l'hormone insuline, a vendu sa part du brevet à l'université de Toronto pour un dollar seulement, car il voulait que ce médicament salvateur soit accessible à tous.

Les Américains achètent aussi activement de l'insuline au Canada, car elle ne nécessite pas d'ordonnance.

La loi n'interdit pas aux Américains d'acheter des médicaments au Canada, à condition qu'ils achètent des produits pour leur propre usage et que leur approvisionnement ne dépasse pas trois mois.

Le vendredi 26 juillet, l'Association des pharmaciens du Canada a publié une déclaration indiquant que les pénuries de médicaments ont "augmenté de manière significative" au cours des cinq dernières années dans tout le pays. Selon le document publié, 67 % des pharmacies au Canada sont confrontées à des pénuries de médicaments plusieurs fois par jour, et 25 % des Canadiens ont signalé des pénuries au cours des trois dernières années.

Les importations de médicaments en provenance du Canada sont interdites dans la plupart des États, car les autorités au sud de la frontière estiment que leur voisin du nord n'adhère pas à des normes suffisamment strictes en matière de production de médicaments. Toutefois, 10 États américains ont déjà autorisé les importations. La pénurie de médicaments au Canada devrait donc s'aggraver. Les pharmaciens canadiens affirment que leurs produits ne suffiront pas pour deux pays.