Les travailleurs qualifiés sont un besoin majeur pour les entreprises canadiennes
Comment le Canada peut retrouver sa gloire d'antan en tant que fabricant de produits que le monde voudra acheter.
Le carnet de commandes de la société de fabrication canadienne Can Art Aluminium Extrusion LP n'est rien d'autre qu'un catalogue d'offres de la plupart des grands constructeurs automobiles mondiaux, qui investissent désormais activement dans les véhicules électriques.
Anthony Caputo, PDG et copropriétaire de Can Art Aluminium Extrusion LP, prévoit que, dans un avenir très proche, son entreprise, située à Brampton, en Ontario, deviendra un pôle d'ingénierie de premier plan dans la chaîne de production de l'industrie automobile mondiale, car elle produit certaines des pièces automobiles les plus importantes : les carrosseries en aluminium qui protègent les batteries des voitures électriques.
"Notre entreprise participe activement au lancement de 50 % des programmes de voitures électriques en Amérique du Nord", déclare M. Caputo. — Bien sûr, il y a Tesla Inc. ainsi que la Mustang Mach E avec leur batterie Ford Motor Co. Les constructeurs automobiles allemands Mercedes de Daimler AG et Bayerische Motoren Werke AG (BMW) se développent également dans cette direction. Aujourd'hui, un certain nombre de personnes envisagent d'acheter des Tesla et d'autres voitures électriques, et c'est très bien, car nous avons de la marge pour nous développer.
L'industrie automobile canadienne
En effet, le Canada, qui collabore désormais activement avec les grands géants de l'automobile, apparaît comme un prétendant à la construction de la prochaine génération de voitures. Selon M. Caputo, le pays a tout ce qu'il faut pour devenir un élément crucial de l'industrie mondiale de la voiture électrique : les minéraux nécessaires à la production de batteries, ainsi qu'une industrie sidérurgique bien développée.
De plus, Lion Electric Co. de Montréal et NFI Group Inc. de Winnipeg commercialisent activement leurs autobus électriques, et BRP Inc. du Québec et la nouvelle entreprise Taiga Motors Corp. se préparent à produire des motoneiges électriques.
Le Premier ministre canadien Justin Trudeau et le Premier ministre de l'Ontario Doug Ford ont déjà prêté des centaines de millions de dollars canadiens à Ford, General Motors Co. et Fiat Chrysler Automobiles pour financer la remise à neuf de ces usines, situées au Canada, afin de produire des voitures électriques. Et l'Association des pièces automobiles du Canada parraine le projet Arrow, qui vise à créer une voiture concept à propulsion électrique d'ici 2022.
Les objectifs ambitieux d'Anthony Caputo
L'homme d'affaires Anthony Caputo s'est fait un nom en dirigeant des sociétés cotées en bourse, en fusionnant avec la société de capital-investissement TorQuest Partners en 2016 et en rachetant Can Art pour la faire passer à la vitesse supérieure. Il a élaboré un plan visant à doubler la capacité de production pour atteindre 100 millions de kg d'aluminium par an, en ciblant le pouvoir d'achat des principaux fabricants mondiaux d'automobiles, de bâtiments et de biens de consommation.
"Nous sommes passés des devis aux suggestions, nous avons projeté notre avenir et nous nous sommes lancés", note M. Caputo.
L'homme d'affaires s'est maintenant fixé un nouvel objectif, encore plus ambitieux : amener son entreprise sur le marché mondial afin que ses produits soient achetés partout. Cette politique manufacturière contribuera à créer de nouveaux emplois mieux rémunérés dans le pays et favorisera également l'accumulation de capital monétaire au Canada.
Le pays a besoin de bons professionnels
Cependant, l'expérience de Can Art montre que l'ambitieux désir du Canada de s'affirmer comme une autre puissance automobile mondiale manque un ingrédient très important : le talent de fabrication.
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Le déclin de la production au cours des dernières décennies a provoqué une véritable pénurie de travailleurs hautement qualifiés au Canada. Selon Statistique Canada, il y avait environ 1,9 million de travailleurs d'usine au début de 2001, soit environ 15 % de la population active. En 2009, ce nombre était tombé à environ 1,5 million, et il a constamment fluctué depuis lors.
Comme le dit M. Caputo, il n'est que partiellement préoccupé par l'inflation, qui est désormais un sujet de discussion majeur sur les marchés financiers et dans la presse économique. Sa plus grande préoccupation reste de protéger ses travailleurs contre l'infection par le coronavirus et d'attirer suffisamment de personnes pour faire tourner son usine à plein régime. M. Caputo note que le Canada a toujours eu une offre restreinte de travailleurs qualifiés.
Pendant des décennies, on a appris aux enfants canadiens à assimiler leur réussite à la construction d'une carrière distinguée et d'un emploi de bureau. Rien qu'en avril de cette année, on comptait environ 1 million de cols blancs dans le pays, soit une augmentation de 57 % depuis le début de 2001.
Caputo sait que travailler dans son entreprise ne plaira pas à tout le monde : "Can Art chauffe l'aluminium jusqu'à 1 000 °C. Nous ne faisons pas de logiciels, donc nous ne sommes pas très cool. Sauf pour produire notre produit très cool".
M. Caputo souligne également les salaires élevés de ses employés : les 10 700 personnes restées sur son site de production gagnaient en moyenne environ 2 000 CAD par semaine en avril dernier, soit à peu près autant que les traders en bourse et 10 % de plus que les développeurs de logiciels.