Évaluation gratuite des chances

Comment le parti libéral tente de contrôler les médias

Comment le parti libéral tente de contrôler les médias

Nouvelles inquiétantes après l'adoption de la loi sur la censure.

Le week-end dernier s'est achevé le premier Congrès du Parti libéral en cinq ans. Justin Trudeau a prononcé un discours impressionnant, a répondu aux accusations de son adversaire Pierre Poilievre, puis est parti à Londres pour le couronnement de Charles III.

Mais la convention n'a pas seulement été marquée par son discours. Les délégués ont voté en faveur d'un contrôle accru des médias par le gouvernement. En substance, ils ont demandé au gouvernement actuel de veiller à ce que seules les informations pouvant être vérifiées par le gouvernement soient autorisées à être publiées dans les médias.

Selon eux, il s'agit d'une tentative "de rendre les services d'information en ligne responsables de la véracité du matériel publié sur leurs plateformes et de limiter la publication au matériel dont les sources peuvent être retracées".

De telles préférences ne peuvent passer inaperçues. Après tout, si le gouvernement devait déterminer quelles sources sont fiables et lesquelles ne le sont pas ou pas du tout, qu'adviendrait-il de la société et des médias le lendemain ?

L'une des plus grandes réussites de la démocratie canadienne est que la presse et le gouvernement existent dans des mondes différents, se combattant l'un l'autre, se prouvant l'un à l'autre la justesse de leurs actions et de leurs paroles. D'ailleurs, qui, sinon les hommes politiques, essaie d'agir dans son propre intérêt : ils représentent une certaine opinion, un point de vue, un angle, mais pas une diversité de points de vue.

A cet égard, le cas de l'année 2019 est remarquable : Justin Trudeau a fait pression sur le procureur général du Canada en profitant de son rang. "Les allégations contenues dans l'article du Globe de ce matin sont fausses", a déclaré Trudeau. Et c'est tout.

La Commission d'éthique a déclaré que Trudeau avait effectivement profité de sa position, comme le prouve un rapport spécial de 63 pages. Le conflit a entaché sa réputation. Grâce aux journalistes qui ont attiré l'attention sur ce manquement, les autorités compétentes ont pu savoir ce qui s'était réellement passé.

Mais si ce que les membres du parti libéral ont voté le week-end dernier avait été une loi gouvernementale et une politique publique, l'affaire aurait été close : les journalistes n'auraient pas été en mesure de poursuivre leurs reportages parce que le gouvernement n'aurait pas tracé les sources ou vérifié l'histoire.

Ce n'est pas le seul cas. Et le plus inquiétant, c'est qu'il semble que l'on s'achemine vers une tentative progressive de censure des médias. Margaret Atwood parlait de "totalitarisme rampant".

C'est ce que le célèbre écrivain canadien a dit à propos du projet de loi C-11, que le parti libéral a finalement réussi à transformer en loi. Elle donne au gouvernement Trudeau le pouvoir de contrôler le contenu, et la plupart des détails ont été laissés au puissant Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC), dont les règles n'ont pas encore été entièrement décrites.

Bien sûr, on ne sait pas encore ce qu'il adviendra de ces décisions : après tout, cette décision relève encore du parti. Néanmoins, l'évolution même vers des restrictions sur le contenu, les droits des médias et l'accès aux sources est très inquiétante.

Justin Trudeau aime dire qu'il a un grand respect pour le journalisme et les journalistes, il a même plusieurs anciens journalistes dans son gouvernement, dont, par exemple, la ministre des Finances Chrystia Freeland. Le premier ministre lui-même n'a pas encore commenté cette décision du parti.

Source :, Source :
  • #Justin Trudeau
  • #Pierre Poilievre
  • #Parti libéral
  • #Parti conservateur
  • +