Faits marquants du budget fédéral 2023
Des dents saines, une "énergie propre" et une dette nationale croissante : c'est ainsi que le gouvernement actuel conçoit le budget.
La vice-première ministre et ministre des Finances Chrystia Freeland a annoncé le budget fédéral du pays pour 2023-2024. Le document est divisé en six chapitres consacrés aux questions les plus urgentes auxquelles l'État canadien doit faire face. Parmi eux figurent l'aide à l'Ukraine, un système d'immigration solide, ainsi qu'une économie verte et un nouveau programme de soins dentaires.
Le Canada souligne également l'importance des chaînes d'approvisionnement des alliés tels que les États-Unis et l'Europe. Mme Freeland a déclaré dans son discours que cela contribuerait à mettre fin à ce qu'Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, a qualifié de "dépendance dangereuse" à l'égard d'économies autoritaires, notamment la Chine, puissance dominante dans la fourniture de batteries et de voitures électriques, et la Russie, qui utilise le pétrole et le gaz comme outils politiques.
Points forts du nouveau budget fédéral
- 83 milliards de dollars canadiens que le Canada consacrera au cours des 12 prochaines années à des crédits d'impôt à l'investissement pour encourager le développement d'énergies propres, d'hydrogène et de systèmes de captage et de stockage du carbone ;
- 13 milliards de dollars canadiens pour les programmes fédéraux de soins dentaires ;
- 2,5 milliards de dollars canadiens pour aider les Canadiens à faible revenu. Le gouvernement a qualifié cette mesure de "remboursement de frais d'épicerie" ;
- Le déficit budgétaire prévu pour l'année fiscale à venir est de 40,1 milliards de dollars canadiens ;
- Les nouvelles dépenses s'élèvent à 59,5 milliards de dollars canadiens sur les cinq prochaines années. Au cours du prochain exercice fiscal, 8,3 milliards de dollars canadiens seront dépensés ;
- CAD 15 milliards de dollars d'économies sur cinq ans grâce à la réduction des frais de voyage du gouvernement et à l'aide supplémentaire des consultants, ainsi qu'à une réduction de 3 % des dépenses des agences fédérales ;
- 2,45 milliards de dollars canadiens au gouvernement ukrainien, y compris le produit du tout premier prêt souverain de 500 millions de dollars canadiens, qui a permis au Canada d'apporter un soutien direct ;
- 1,4 milliard de dollars canadiens alloués à l'Agence spatiale canadienne pour travailler sur la Station spatiale internationale jusqu'en 2030.
- 2,9 milliards de dollars canadiens que le gouvernement prévoit de prélever dans le budget fédéral sur les impôts des Canadiens les plus riches sur une période de 5 ans.
Environ 814 millions CAD en 2023-2024 pour augmenter les prêts étudiants de 210 CAD à 300 CAD par semaine et pour augmenter les bourses d'études de 40 %.
Opinions
"Il y a beaucoup de dépenses", déclare Mostafa Askari, économiste en chef à l'Institut d'études fiscales et de la démocratie à Ottawa. Il doute que le gouvernement soit en mesure de trouver 15 milliards de dollars d'économies, d'autant plus que les promesses sont vagues et qu'il n'est pas précisé quelles sommes ne seront pas dépensées.
"Je suis très fier que nous ayons pu forcer ce gouvernement à étendre les soins dentaires", a déclaré le chef du NPD, Jagmeet Singh, après le dépôt du budget. Bien qu'il soit déçu que le budget ne contienne pas de nouvelles mesures pour rendre le logement plus abordable, son parti votera quand même en sa faveur. Les libéraux auront ainsi suffisamment de voix pour adopter le budget et continuer à gouverner.
Le chef de file des conservateurs, Pierre Poilievre, a déclaré qu'un tel plan augmenterait l'inflation et subventionnerait les grandes entreprises multinationales. "Le budget présenté aujourd'hui par la coûteuse coalition du NPD et des libéraux est une attaque frontale contre les chèques de paie des Canadiens qui travaillent dur", a-t-il déclaré.
Quatre minutes seulement après le discours de la ministre Freeland, il a publié sur Twitter que les conservateurs voteraient contre le plan de M. Trudeau visant à ajouter des milliards supplémentaires à la dette inflationniste. "Il est temps de ramener à la maison un pays qui fonctionne pour les gens qui travaillent, avec des prix plus bas, plus de maisons et des salaires plus élevés", a conclu l'homme politique.
Les discussions sur le budget du père devraient avoir lieu cette semaine.