Que signifie une hausse du taux directeur pour les Canadiens ?
La Banque du Canada a relevé son taux à 1,5 %.
L'inflation au Canada a atteint son plus haut niveau depuis des décennies. En avril, la Banque du Canada a augmenté son taux de 0,5 % au lieu des 0,25 % attendus, expliquant que l'inflation augmentait trop rapidement. L'inflation était alors attendue à 6 %, mais elle a atteint 6,8 %. Le 1er juin, la Banque du Canada a porté le taux à 1,5 % et a clairement indiqué que ce n'était pas la limite.
Il semblerait que 1,5 % ne soit pas beaucoup. Les Canadiens se souviennent encore que dans les années 1980, le taux directeur était supérieur à 10 %. Mais depuis la fin des années 1990, la dette à la consommation des ménages canadiens dépasse leurs revenus.
Le Canada est maintenant au quatrième rang mondial pour le ratio dette-revenu du ménage moyen, à 179 %. Seuls la Norvège, le Danemark et les Pays-Bas sont en tête.
Les résidents des pays d'Europe de l'Est sont ceux qui empruntent le moins — pas plus de 45 % du revenu familial. Cela s'explique par le fait que les gens sont moins susceptibles de contracter des prêts hypothécaires : en 2018, en Russie, en Lettonie, en Hongrie et en Lituanie, entre 81,6 % et 89,9 % de la population était pleinement propriétaire de son logement. Au Danemark, en Norvège et aux Pays-Bas, le nombre de propriétaires est moins élevé, allant de 60,5% à 81,3%.
Si vous regardez les statistiques sur le montant du crédit à la consommation et des arriérés par province canadienne, vous pouvez constater que les gens vivent pour la plupart endettés, et qu'un certain nombre de personnes ont fait défaut sur leurs paiements tant l'année dernière qu'avant la pandémie.
La dette de consommation moyenne nationale au quatrième trimestre de 2022 était de 20 686 dollars canadiens par personne, et ce sans hypothèque, juste avec les cartes de crédit et les prêts automobiles. À la fin de l'année 2021, on observe une légère augmentation du niveau des retards de paiement : le nombre de retards de paiement sur les cartes de crédit de plus de 90 jours a augmenté de 2,7 % et le nombre de retards de paiement sur les prêts automobiles a augmenté de 14,7 % par rapport au troisième trimestre de 2021. Et ce, avant même la forte hausse des prix des denrées alimentaires et des carburants.
Lorsque la Banque du Canada augmente son taux directeur, toutes les banques augmentent leurs taux. Ceux qui avaient un prêt hypothécaire à taux variable peuvent constater qu'ils doivent payer quatre fois plus chaque mois. Ceux qui sont déjà en retard dans leurs paiements seront confrontés à des pénalités exceptionnellement élevées.