Hausse record du prix des produits laitiers au Canada
Les propriétaires de cafés sont également contraints d'augmenter les prix.
Les prix du lait, du fromage et du beurre ne sont pas les seuls à avoir augmenté depuis le 1er février 2022 : tous les produits comprenant du lait ont également commencé à connaître une forte hausse de prix. La faute en revient à la Commission canadienne du lait, qui a décidé en octobre dernier d'augmenter le prix d'achat de 8,4 % afin de protéger les intérêts des agriculteurs.
Il s'agit de la plus forte hausse de prix dans l'histoire de l'agriculture canadienne. Les producteurs laitiers gagneront environ 570 millions de dollars canadiens de plus que l'année dernière. Ils estiment que c'est juste, car les coûts des aliments pour animaux et du carburant ont également augmenté de manière significative ces dernières années.
Le lait étranger n'est pratiquement pas importé au Canada — tout importateur serait dissuadé par les droits de 300 %. Sur le plan national également, tout est strictement réglementé : chaque exploitation laitière dispose d'un quota, les produits excédentaires sont soumis à une amende, puis ils sont vendus et les bénéfices sont partagés entre tous les agriculteurs. Pendant la pandémie, les excédents de lait ont été détruits.
Malheureusement, seuls les agriculteurs profitent de l'augmentation des prix. Même si eux aussi ne gagnent pas beaucoup à cause des quotas. Le prix de détail du lait a augmenté d'environ 9,4 % dans tout le Canada, car tous les acteurs de la chaîne d'approvisionnement entre la ferme et le magasin veulent aussi faire des bénéfices.
Et dans les chaînes de magasins des grandes villes, le prix a augmenté jusqu'à 15 % — les supermarchés de Toronto comme NoFrills, Loblaws, FreshCo, Metro et Walmart affichent une moyenne de 5,5 CAD pour un carton de quatre litres. L'année dernière, un tel carton pouvait être acheté pour 4,69 dollars canadiens. Ainsi, le prix du lait de vache ordinaire est désormais égal à celui de l'avoine, des amandes et d'autres substituts sans lactose.
Les personnes qui vivent dans les zones métropolitaines canadiennes dépensent déjà beaucoup d'argent pour le loyer et la nourriture. Par exemple, à Ottawa, une famille de cinq personnes a dépensé environ 1 159 $ CAN par mois en nourriture à l'automne 2021. En ce qui concerne les produits spécifiques, voici les prix moyens il y a un an.
Mais alors que les habitants des villes gagnent au moins bien leur vie, dans l'arrière-pays canadien, toutes les familles ayant des revenus inférieurs à la moyenne ne peuvent pas s'offrir du lait depuis plusieurs années. Aujourd'hui, alors que de nombreuses personnes critiquent la politique de la Commission canadienne du lait, on peut espérer que le régime d'aide aux producteurs locaux sera enfin reconsidéré et repensé de manière à ce que tout le monde n'en pâtisse pas.
