Un pas de plus vers un Canada bilingue
Ottawa accordera des bourses d'études aux étudiants qui étudient en français. Une mise à jour de la loi sur les langues officielles est en cours de préparation.
La ministre du Développement économique et des Langues officielles, Mélanie Joly, a déclaré que le gouvernement fédéral dépensera 12 millions de dollars canadiens pour aider les étudiants à étudier en français. Il est prévu d'accorder 3 400 bourses d'études de 3 000 dollars canadiens à des diplômés de l'enseignement secondaire de langue anglaise qui s'inscriront dans des programmes de langue française.
Cette initiative s'inscrit dans le cadre des efforts déployés par Ottawa pour renforcer le bilinguisme au Canada, alors que le débat sur le statut de la langue française se poursuit au Québec.
"Nous savons que les Canadiens veulent depuis longtemps apprendre le français, mais souvent ils n'en ont pas eu l'occasion", a déclaré la ministre des Langues officielles, Mélanie Joly, dans une interview. — L'idée derrière ce projet est que les jeunes Canadiens aient la possibilité d'apprendre dans leur deuxième langue. Le gouvernement fédéral pourra les aider s'ils n'ont pas les moyens de payer.
Pour recevoir une bourse, un étudiant doit être citoyen ou résident canadien. Il ou elle doit avoir terminé ses études secondaires en anglais et être inscrit(e) en première année de français. Il doit avoir une connaissance suffisante du français pour pouvoir étudier en français par la suite. L'âge minimum du boursier est de 17 ans.
Le Québec se bat pour le statut de la langue française
La Coalition provinciale pour l'avenir du Québec prévoit de réviser les lois linguistiques du Québec afin de protéger le statut de la langue française. Le Québec soutient que le français est inférieur à l'anglais, surtout à Montréal.
Le premier ministre du Québec, François Legault, a déclaré qu'une révision législative pourrait inclure des quotas qui limiteraient le nombre d'étudiants pour les collèges d'enseignement général et professionnel (CEGEP). M. Legault estime que cela permettrait de réduire le nombre d'étudiants français qui s'inscrivent à des programmes en anglais après avoir obtenu leur diplôme. Le ministre provincial en charge du français prépare déjà un projet de loi.
En février, Joly a fait plusieurs propositions fédérales de modifications de la loi sur les langues officielles. L'une d'entre elles garantirait le droit de travailler en français au Québec et dans les autres communautés majoritairement francophones du Canada. Cela s'applique aux entreprises privées de plus de 50 employés qui sont réglementées par la loi fédérale.
Les autres propositions de Joly : lancer une politique d'immigration francophone, des juges bilingues à la Cour suprême du Canada, et éliminer les listes d'attente pour les programmes d'immersion française.
Les réformes visent à établir un "nouvel équilibre linguistique" dans un monde où l'essor du numérique et du commerce international favorise l'usage de l'anglais, tandis que l'usage du français au travail et à la maison diminue.