Le Canada accueille une conférence sur l'immigration, la réinstallation et l'intégration
La conférence a accordé une grande attention à la crise en Ukraine.
La crise en Ukraine et la volonté d'apporter une aide humanitaire à ceux qui fuient le pays étaient à l'honneur jeudi dernier à Vancouver. D'éminents experts canadiens en matière d'immigration et de politique se sont réunis lors d'une conférence nationale organisée pour trouver des solutions ensemble.
La 24e Conférence nationale de Metropolis a eu lieu à l'hôtel Hyatt Regency au centre-ville de Vancouver. La réunion n'a pas eu lieu sous forme de face-à-face pendant trois ans à cause de COVID-19. Son retour en 2022 était le bienvenu alors que la situation en Ukraine continue de se détériorer.
Cette conférence de plusieurs jours est destinée à organiser des discussions sur l'immigration, l'entrée et la réinstallation des réfugiés. Parmi les orateurs de la conférence figurait Oleksandra Hychychyi, président du Congrès ukrainien-canadien. Elle a demandé au gouvernement fédéral de faire davantage pour soutenir les Ukrainiens qui quittent leur pays. Elle a notamment évoqué la nécessité de leur accorder le statut de réfugié conformément à la Convention de Genève de 1951.
Le ministre des Affaires municipales, Nathan Cullen, responsable des questions liées à l'Ukraine, devait également comparaître mais n'a pu le faire pour cause de maladie. Son collègue Sean Fraser, ministre canadien de l'Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté, a enregistré un message vidéo pour la conférence. Dans son discours, M. Fraser a loué les efforts du gouvernement fédéral pour faire venir rapidement les réfugiés ukrainiens au Canada.
"Nous avons créé un permis de voyage d'urgence Canada-Ukraine. Il n'y a pas de limite au nombre de candidatures dans cette filière. Ce programme constitue le moyen le plus rapide d'accueillir le plus grand nombre possible d'Ukrainiens et leur permet de rester dans le pays jusqu'à trois ans", a déclaré M. Fraser.
Toutefois, Mme Hychii a décrit le programme fédéral comme un visa touristique assorti d'un permis de travail, ce qui, selon elle, n'aiderait en rien les femmes et les enfants qui fuient la violence.
"Sans le soutien nécessaire, un visa de visiteur assorti d'un permis de travail n'est rien d'autre qu'un plan visant à combler la pénurie de main-d'œuvre au Canada, déguisé en aide humanitaire", a-t-elle déclaré. "Ils ont besoin d'une main tendue pour aider, pas d'une main tendue avec une serpillière ou un tablier".
M. Hychychyi a fait remarquer que les réfugiés doivent avoir accès à tout un réseau de professionnels, notamment des travailleurs sociaux, des spécialistes qui peuvent les aider à recouvrer leur santé mentale et physique, ainsi que des enseignants et des avocats. Elle a également demandé un plan d'arrivée, comprenant la régularisation du transport aérien et la mise en quarantaine des Ukrainiens à leur arrivée au Canada.