Le Québec exige la mise en œuvre de la réforme linguistique la plus dure de l'histoire du Canada
Les autorités provinciales entendent être habilitées à adopter toute loi visant à protéger la langue française au Québec.
Le gouvernement du Québec se bat contre les autorités fédérales au sujet d'une loi linguistique qui renforcerait le statut de la langue française dans la province.
En 2021, le Québec a rédigé un projet de loi sur le statut de la langue reconnaissant le français comme la seule langue officielle de la province. En outre, le projet de loi prévoit des règles strictes pour les entreprises, une restriction de l'inscription dans les écoles et les universités anglophones, et propose un amendement à la Constitution canadienne reconnaissant le Québec comme une nation distincte.
Le gouvernement fédéral s'est rangé du côté du Québec en reconnaissant le français comme langue officielle et la province comme nation distincte, mais la controverse demeure.
Le gouvernement au niveau fédéral a récemment introduit la dernière réforme linguistique C-13 visant à promouvoir les deux langues officielles, l'anglais et le français, dans tout le pays. Les autorités affirment que le projet de loi tient compte des particularités et des souhaits du Québec, dont la population est majoritairement francophone. Néanmoins, les autorités provinciales restent mécontentes de la législation proposée.
"La langue ne devrait jamais être utilisée à des fins politiques", déclare la ministre Ginette Petitpas Taylor, que le Québec rend responsable de l'échec de la réforme. — J'invite mes collègues à lire attentivement le projet de loi C-13 et à travailler ensemble pour atteindre notre objectif commun, qui est d'assurer la survie de la langue française au pays et de protéger et promouvoir nos deux langues officielles."
Dans le projet de loi C-13, le gouvernement canadien approuve le français comme seule langue officielle au Québec et donne des pouvoirs accrus aux autorités locales afin qu'elles puissent sanctionner les entreprises qui ne respectent pas la réglementation. Le Québec exige désormais que les entreprises utilisent le français dans l'affichage, fournissent des services en français, etc.
Cependant, les autorités canadiennes ne sont pas prêtes à donner au Québec le droit d'adopter des lois linguistiques pour un certain nombre d'entreprises qui relèvent de l'autorité fédérale. Par exemple, le Québec ne peut pas imposer d'amendes aux compagnies de transport fédérales telles qu'Air Canada et la compagnie ferroviaire VIA Rail. Selon les autorités provinciales, ces pouvoirs ne sont pas suffisants et le Québec a besoin d'une autonomie complète en matière linguistique.
"Ne vous mêlez pas de nos affaires. On ne décide rien en territoire québécois", déclare Sonia Lebel, ministre québécoise des relations avec le Canada, sévère à l'égard du projet de loi. — Nous pouvons nous occuper correctement de notre minorité francophone et nous nous occuperons également de la minorité anglophone conformément à la loi et dans le respect de ses droits. Nous n'avons pas besoin de vous".
Si le gouvernement fédéral continue à refuser de donner au Québec le pouvoir absolu de mettre en œuvre des lois linguistiques dans la province, les autorités locales continueront à faire pression pour qu'Ottawa agisse dans sa "sphère de compétence".
Le gouvernement du Québec n'est pas seulement prêt à entrer en conflit avec le gouvernement fédéral au sujet de la langue française. Suite à l'annonce de nouvelles mesures d'aide aux personnes évacuées d'Ukraine vers le Canada, il a été révélé que les enfants ukrainiens ne pourront pas fréquenter les écoles anglophones et seront obligés d'aller dans des établissements francophones.