Des milliers de salariés au chômage en mai
On prévoit que le Canada connaîtra une grave pénurie de main-d'œuvre cet été.
L'économie canadienne a perdu des dizaines et des centaines de milliers d'emplois pour le deuxième mois consécutif, selon les derniers chiffres de Statistique Canada. Les provinces se préparent déjà à éliminer progressivement ces restrictions, mais les experts préviennent que les réductions liées à la pandémie pourraient se traduire par une pénurie de main-d'œuvre en été, car l'embauche de nouveaux travailleurs ne sera pas aussi rapide.
"Bien que les réductions en mai n'aient pas été aussi nombreuses qu'en avril, le trou dont il faut sortir est désormais plus profond", déclare Shri Thanabalasingam, économiste principal à la grande holding financière Toronto-Dominion Bank.
Le nombre d'emplois au Canada a diminué de 207 000 en avril et de 68 000 en mai. Et 54 000 des personnes licenciées en mai travaillaient à temps partiel. Les résidents de la Colombie-Britannique et de la Nouvelle-Écosse, où des mesures strictes de santé publique étaient en place pour contenir la troisième vague de COVID-19, ont été les plus durement touchés. Avant la pandémie, le taux de chômage au Canada était inférieur à 6 % ; aujourd'hui, il tourne autour de 8 %. Le pays présente un déficit cumulé d'environ 571 100 emplois.
"Avec moins de personnes sur le marché du travail, le Canada pourrait être confronté à des pénuries de main-d'œuvre, car la demande de main-d'œuvre se redresse plus rapidement que l'offre", a déclaré M. Tanabalasingam.
Il a déclaré que les progrès les plus lents concerneront l'embauche de travailleurs à temps partiel. M. Tanabalasingam estime que les secteurs les plus touchés par la pandémie souffriront le plus de la pénurie de main-d'œuvre : la restauration, le commerce de détail et l'hôtellerie.
Mikal Scuterud, professeur d'économie du travail à l'université de Waterloo, a convenu qu'il est raisonnable de s'attendre à des pénuries de main-d'œuvre lorsque le pays commencera à lever les restrictions. Il voit deux raisons à cela. Tout d'abord, les travailleurs peuvent être lents à trouver du travail en raison des craintes que suscite le virus, du manque de services de garde d'enfants et des généreuses prestations que le Canada verse aux chômeurs. Deuxièmement, la demande de travailleurs peut croître dans le mauvais domaine dont les travailleurs ont été licenciés, et le recyclage prendra beaucoup de temps.