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Une manifestation contre l'immigration à Toronto provoque des contre-manifestations massives

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Le 13 septembre, le parc historique Christie Pits sera le théâtre de manifestations de Canada First et de contre-manifestations. Les autorités se préparent à une situation tendue.

Le 13 septembre 2025, le parc Christie Pits à Toronto sera le théâtre d'un événement public important. Ce jour-là, un rassemblement "Canada First" contre l'immigration massive aura lieu, organisé par l'activiste Joe Anidjar. En parallèle, les communautés locales organiseront plusieurs contre-manifestations sous le slogan "Non à la haine, oui aux immigrants !"

L'importance historique du lieu

Le choix du lieu n'est pas anodin. Le parc Christie Pits (officiellement nommé Willowvale Park jusqu'en 1983) a une signification historique particulière pour Toronto. Le 16 août 1933, les émeutes de Christie Pits s'y sont déroulées — l'un des affrontements ethniques les plus graves de l'histoire de la ville. Les troubles ont éclaté après un match de baseball, lorsqu'un groupe local a déployé un drapeau à croix gammée, provoquant un conflit de six heures entre différents groupes ethniques.

Le parc est situé au 750 Bloor Street West, couvre une superficie de 21,9 acres et se trouve nettement en contrebas du niveau de la rue en raison de son origine comme carrière de sable. Aujourd'hui, c'est un lieu de loisirs populaire avec des terrains de baseball, une piscine, des aires de jeux et des pentes pour les activités hivernales. Le parc sert de terrain à domicile pour l'équipe de baseball Toronto Maple Leafs de l'Intercounty Baseball League.

L'organisateur du rassemblement Canada First

Le rassemblement est organisé par Joe Anidjar, connu sur les réseaux sociaux sous le pseudonyme @PuckDaddy93. Il travaille dans les ventes chez BarterPay et entraîne le hockey junior à l'East York Hockey Association. Anidjar se présente comme un "patriote canadien" et un "papa hockey" luttant pour la liberté.

Sur ses réseaux sociaux, Anidjar interagit activement avec Tommy Robinson, un activiste d'extrême droite britannique bien connu, fondateur de l'English Defence League aujourd'hui dissoute. Le rassemblement de Toronto coïncide avec un "rassemblement pour la liberté d'expression" similaire organisé par Robinson le même jour à Londres.

Evan Balgord, expert en lutte contre la haine du Canadian Anti-Hate Network, note qu'Anidjar a probablement emprunté le nom Canada First à des groupes d'extrême droite plus importants pour donner l'illusion d'une organisation de grande envergure. En réalité, le mouvement est principalement porté par une seule personne.

Programme et slogans du rassemblement

Le rassemblement Canada First est prévu de 13h à 16h. Les affiches de l'événement appellent à "arrêter l'immigration massive", "commencer les déportations massives" et affirment que "la rémigration est nécessaire". Selon les experts, le terme "rémigration" est un euphémisme pour le nettoyage ethnique et implique de créer des conditions si insupportables pour les immigrants qu'ils seront forcés de quitter le pays.

Anidjar lui-même affirme que son événement "n'est pas une question de haine, mais de sensibilisation à l'impact réel de l'immigration illégale". Il qualifie les participants de "patriotes canadiens" et appelle à "mettre le Canada en premier".

Contre-manifestations et réaction publique

En réponse à l'annonce du rassemblement Canada First, des militants locaux ont organisé plusieurs contre-manifestations. L'événement principal "Non à la haine, oui aux immigrants !" débutera à 12h, une heure avant le rassemblement principal. Les organisateurs soulignent le caractère familial et convivial de leur événement.

Deena Ladd, directrice exécutive du Workers Action Centre et co-organisatrice de la contre-manifestation, rapporte un soutien important de la communauté. Plus de 60 personnes se sont inscrites comme bénévoles, y compris des musiciens et des personnes prêtes à animer des activités pour enfants. Un membre de la communauté a même fait don d'un camion de glaces pour offrir des rafraîchissements gratuits aux participants de la contre-manifestation.

Le programme de la contre-manifestation comprend des ateliers, des performances, de la musique et des divertissements familiaux. Les organisateurs prévoient également de préparer des banderoles pour la journée d'action pancanadienne du 20 septembre, qui unira la lutte pour les droits des migrants, la souveraineté des peuples autochtones, et les questions anti-guerre, climatiques et économiques.

Les pages Facebook des événements de contre-manifestation montrent plus de 1000 personnes intéressées à participer, ce qui dépasse largement le nombre attendu de partisans de Canada First.

Position des autorités municipales

La conseillère municipale Diana Saxe du quartier University-Rosedale a publié une déclaration condamnant le rassemblement prévu. Elle l'a qualifié de "démonstration de haine" et a exprimé sa profonde inquiétude quant à l'impact potentiel sur les résidents de la ville nés hors du Canada.

"Cela suscite beaucoup d'inquiétude chez de nombreuses personnes dans mon quartier, c'est ainsi que j'en ai eu connaissance", a déclaré Saxe. "Comme vous le savez, environ la moitié des résidents de Toronto sont nés ailleurs, et beaucoup d'entre eux se sentent personnellement visés par cette manifestation".

En réponse, Anidjar a accusé la conseillère de ne pas l'avoir contacté directement avant de publier sa déclaration, et affirme lui avoir envoyé une lettre expliquant les "véritables objectifs" de la protestation.

Contexte historique et situation actuelle

Les événements du 13 septembre se déroulent dans un contexte de débats croissants sur la politique d'immigration au Canada. Le gouvernement fédéral a récemment annoncé une réduction du nombre d'immigrants acceptés face aux problèmes de logement et à l'augmentation du coût de la vie. Les critiques soulignent que les immigrants deviennent des boucs émissaires pour des problèmes dont les racines se trouvent ailleurs.

Les militants notent des parallèles avec le climat des années 1930 qui a conduit aux émeutes de Christie Pits. Deena Ladd avertit : "Les réfugiés qui sont arrivés aujourd'hui ne sont pas ceux qui ont arrêté de construire des logements abordables il y a 30 ans. Ils ne contrôlent pas le fait que Loblaws continue d'augmenter les prix des aliments".

Sécurité et préparation de l'événement

Les autorités de Toronto se préparent à une situation potentiellement tendue le 13 septembre. Le parc Christie Pits est situé au cœur d'un quartier multiculturel, reliant le quartier coréen au quartier Bloor West, où vivent des communautés d'Afrique de l'Est, d'Amérique latine et d'Asie du Sud.

Les organisateurs des contre-manifestations soulignent l'importance du caractère pacifique de leur événement et encouragent les participants à venir en famille. Ils notent que Christie Pits sert traditionnellement de lieu de rassemblement pour les migrants, les peuples autochtones, la communauté LGBTQ+, les étudiants et les familles.

Les événements du 13 septembre seront un test pour Toronto — une ville où près de la moitié des résidents sont nés hors du Canada. Le résultat de cette confrontation pourrait influencer le développement futur des discussions sur l'immigration et le multiculturalisme dans la plus grande ville du pays.

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