Le Canada dispose d'un remède contre le COVID, mais il n'est pas utilisé.
Quelle est la raison ?
AbCellera, une société de biotechnologie basée à Vancouver, a développé un médicament pour le COVID-19. Le médicament est approuvé par Santé Canada mais n'est pas encore utilisé dans le pays.
"Au Canada, le médicament a été rapidement approuvé. Le gouvernement fédéral a signé un accord d'approvisionnement avec nous en novembre dernier", explique le Dr Carl Hansen, cofondateur et PDG d'AbCellera.
Cependant, la distribution du médicament est au point mort au niveau des provinces et des territoires. Les comités qui décident de l'utilisation du médicament dans les régions du Canada prennent leur temps car ils veulent davantage de données sur les essais cliniques.
Le développement du médicament Bamlanivimab par AbCellera est basé sur le traitement par anticorps, il agit comme une immunité artificielle. Selon M. Hansen, l'utilisation du médicament aux premiers stades de l'infection peut réduire jusqu'à 80 % la probabilité de développer une maladie grave et de mourir.
"Nous avons des traitements qui peuvent aider les gens, mais ils n'atteignent jamais les patients. C'est tout simplement inexcusable", estime Hansen.
Alors pourquoi les autorités provinciales tergiversent-elles ? Il y a une explication. En novembre, le Bamlanivimab a été approuvé pour une utilisation temporaire au Canada, mais il y a un certain nombre de conditions. L'approbation du ministère de la santé exige qu'AbCellera fournisse des rapports sur les effets secondaires graves, des données supplémentaires sur l'efficacité du médicament, des données sur les essais cliniques en cours et des informations pour confirmer la qualité du médicament.
En outre, le gouvernement de l'Ontario a déclaré que l'Agence canadienne des médicaments et des technologies de la santé et l'Institut national d'excellence en santé et en services sociaux ne sont pas aussi optimistes que le Dr Hansen au sujet du médicament.
"Si la maladie est légère ou modérée, l'utilisation du Bamlanivimab n'est pas recommandée en raison d'un bénéfice clinique non prouvé", indique le communiqué du gouvernement.
L'Agence des médicaments et l'Institut national conviennent que des essais cliniques supplémentaires sont nécessaires pour prouver l'efficacité du médicament.
Les autorités de la Colombie-Britannique et de l'Alberta ont également fait leurs déclarations. Les deux provinces testent le médicament et les autorités de réglementation attendent les résultats. Le gouvernement de l'Alberta note que les données ne montrent pas clairement à l'heure actuelle que les avantages du Bamlanivimab l'emportent sur les risques associés à son utilisation.
